Hier j'ai jeté ma fleur de narcisse.
Depuis,
Je ne cultive plus que d'humbles pousses.
Hier j'ai jeté ma fleur de narcisse.
Depuis,
Je ne cultive plus que d'humbles pousses.
J'aime bien le côté minimaliste des choses...
A condition de ne pas en faire trop.
ça m'agace!
J'ai souvent le sentiment de ne jamais terminer ce que je ...
Nous nous sommes rencontrés au jardin public...
Un jour de marché.
Il pleuvait un peu.
Heureusement nous avions des pépins.
Une marchande de fleurs passait par là.
Et elle aussi avait des soucis.
Plongée dans ses pensées
La fleuriste badait l'étale du boulanger.
Lui même collectionnait les tuiles.
Les klaxons retentissaient dans la rue pleine d'encombres cartonnées.
Le stand d'un artisan maquétiste retenait notre attention,
Orné de galères plus belles les unes que les autres.
Un peu plus loin sur un banc,
Une mère à l'air agacé
Rangeait visiblement dans le cartable de son fiston
Quelques problèmes sans doute irrésolus et mal notés.
Allez savoir pourquoi,
Ce jour là,
Bien à l'abri sous nos larges parapluies,
Les narines satisfaites des effluves florales et pâtissières mêlées,
Les oreilles à l'affût des gentils vaccarmes citadins,
Les regards amusés par les petits bâteaux de bois et la mère agitée,
Nous étions heureux.
Le blog d'Eric Chevillard:
l'autofictif
Savoureux.
D'abord un mot.
Puis deux.
Les éléments s'articulent.
Les compléments d'objet s'éveillent.
De groupes verbaux en propositions subordonnées.
D'adjectifs qualificatifs en circonstancielles.
Voici que naît la phrase.
Puis deux.
Complexification syntaxique.
La ponctuation dicte sa loi.
Les développements s'enchainent.
L'idée prend forme.
L'empilement de phrases forme bientôt le paragraphe.
Puis deux.
Les rythmes changent.
Figures de style en fête.
Matière à dictée.
Envolées et digressions en cascade.
Pivot se délecte.
Verbiage et bavardage.
Les paragraphes engendrent bien vite le chapitre.
Puis deux.
L'oeuvre est en marche.
Les chapitres se comptent en pages.
Bientôt place à la couverture, l'édito, la reliure.
L'encre frémit d'impatience.
La plume s'envole et s'emporte.
A la recherche d'éternité,
D'intemporalité.
L'enfant devient tome.
Trop tôt.
Trop vite.
Puis deux.
Tant et si bien qu'à la fin
On en oublie l'essentiel:
Le mot lui-même.
L'essence du texte.
La source du sens.
Le coeur.
Juste une idée du temps qui passe...
Fixée sur un panneau d'écrans.
Loin de la vidéosurveillance.
Un aperçu étrange
Qui nous éloigne et nous rapproche en même temps.
C'est ICI
Et c'est beau.
Une épaule...
Pour pleurer.
Pour recevoir.
Pour accueillir.
Un regard...
Pour dire.
Pour écouter.
Pour comprendre.
Une main...
Pour offrir.
Pour tendre.
Pour saisir.
Des lèvres...
Pour embrasser.
Pour s'émouvoir.
Pour trembler.
Un coeur...
Pour saigner.
Pour vivre.
Pour se passionner.
Un sein...
Pour nourrir.
Pour plaire.
Pour combler.
Vu comme ça, c'est vrai que anatomie
Rime avec poésie.
Par contre...
Un poing...
Pour cogner.
Pour rager.
Pour haïr.
Un genou...
Pour saigner.
Pour s'écorcher.
Pour plier.
Un crâne...
Pour se plaindre.
Pour gémir.
Pour souffrir.
Un dos...
Pour supporter.
Pour vieillir.
Pour trahir.
Un sexe...
Pour contaminer.
Pour asservir.
Pour souiller.
C'est tout de suite beaucoup moins beau.
Pourquoi sommes-nous tant partagés?
Tantôt dominés par les regards,
Tantôt par le sexe.
Comment une main se transforme-t-elle en poing?
Pourquoi le coeur se retrouve-t-il dos au dos?
Vaut-il mieux hausser les épaules ou plier les genoux?
Moi je sais ce qui nous gouverne.
Certains appellent ça la foi.
D'autres l'âme.
Ou l'esprit.
Le corps est habité.
Et le locataire est un fou solitaire.