Grand-père, grand peine

A l'aube de ton crépuscule

J'ai porté un regard aveuglé

Sur la jeunesse de tes rides marquées.

Je ne t'ai pas vu partir.

Je n'ai même pas pu pleurer

Ce jour là devant ton linceul.

Mes dents se sont bien serrées un petit peu

Et j'ai envié mes frères en larmes.

Le deuil est-il possible sans peine spectaculaire?

Aujourd'hui

Tes petites filles t'honorent par leur joie éclatante.

Et moi de me dire, désoeuvré attendri:

"Oui, pépé, je t'aime encore".

Comments

[elsamuz]

Bravo et oui, je suis d'accord... le deuil est possible sans peine spectaculaire

[Betty]

c'est tendre et si personnel, la peine...

[Chouette et chouette]

Oui, peu importe le temps...

[michelaise]

Vince, cette peine que tu évoques à mots pudiques, elle trouve son origine récemment ? Si tel est le cas, reçois toute ma compassion et mon amitié virtuelle, ces moments sont toujours très lourds à
vivre.

[Vince]

Peu importe le temps... et merci.