10h15.
Un jour de plus.
Il entre au PMU,
Toujours un peu ému.
Et comme ce matin il a encore un peu mal à son être,
Comme hier d'ailleurs,
Il réclame rapido
Un verre et un astro.
Il astique le zinc,
Deux heures durant,
De grattages désespérés
Et de levers de coude
En mattant quelques clips de filles toujours dénudées.
12h15.
Plus une cacahuète,
Ni au comptoir, ni en poche,
Il s'en retourne un peu ivre.
Son frigo l'attend, presque vide,
Comme lui.
Vivement cet après-midi,
Retour au bar
Pour le café.
A 14h
Il s'en ira
Comme d'habitude
Jouer son RMI au tiercé.
Et il fulminera,
Avec ses collègues d'infortune,
Contre les riches, les patrons et les gens heureux.
Vers 17h30
Sa femme rentrera de sa journée de ménages, éreintée,
Après avoir récupérer la marmaille éparpillée.
Lui devra, une fois de plus,
Se justifier
Et faire bonne figure
En attendant de pleurer
Une fois couché,
Une fois caché.