J'ai admiré un drôle d'oiseau ce matin sur le bord de mon toit.
Dressé fièrement comme un sphinx sur la faîtière rougeoyante.
A contre-jour.
Majestueux.
L'ombre chinoise d'une queue en panache s'écrasant sur mes tuiles fatiguées.
Au réveil, comme ça, nimbé de blanc auroral.
J'ai frotté mes yeux croyant m'extirper d'un rêve
Mais non le mystérieux volatile siégeait toujours.
J'ai collé mes mains au carreau embué
Pour mieux le deviner, en douceur.
Un plumage fin tel un pelage soyeux.
Une tête ornée de deux pointes dressées.
Il a tourné la tête vers moi, paresseusement.
J'ai senti qu'il m'observait, l'air dédaigneux et indépendant.
Sûr de lui.
Fier.
J'ai alors ouvert délicatement la fenêtre,
Espérant sans doute un envol pailleté et magique dans l'air vif du matin.
Il s'est redressé, figé un instant,
Puis, d'un bond,
A disparu dans l'angle mort du mur mitoyen,
Me laissant seul et stupéfait,
Me laissant honteux de confusion
Dans l'écho familier de son criaillement incongru:
" miiaaouuuuu ".